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Qualité de l’air intérieur et infections nosocomiales
Quelles conséquences dans les établissements de santé et comment les prévenir ?
Les infections ou maladies nosocomiales constituent un véritable fléau pour les hôpitaux et les cliniques. Touchant près de 800 000 patients chaque année en France, certaines pourraient cependant être évitées, notamment celles transmises par voie aérienne. Quelles conséquences de la Covid-19 sur le nombre d’infections nosocomiales ? Quels coûts entrainent-elles ? Quels moyens de prévention ? NatéoSanté vous éclaire.
Quel rôle joue la qualité de l’air dans la transmission des infections nosocomiales ?
Il existe deux modes de transmission des infections nosocomiales :
directement liées aux soins prodigués à l’hôpital (sur cathéter par exemple), notamment lors des interventions chirurgicales dans les blocs opératoires (infections endogènes),
par l’air, de façon aéroportée (infections croisées ou exogènes). Celles-ci sont plus fréquentes lors d’épisodes épidémiques (en période hivernale principalement).
La qualité de l’air joue un rôle important dans la transmission de certaines infections nosocomiales (IN). Du fait même de la multiplicité des personnes présentes qui évoluent au sein des hôpitaux et des cliniques, l’environnement intérieur est en permanence sujet à de fortes concentrations de micro-organismes (bactéries, virus, agents pathogènes, germes, etc.).
Au quotidien, ce sont en effet des centaines de patients malades, personnel (soignants, agents d’entretien, de maintenance, etc.) et visiteurs externes qui se croisent dans les établissements de santé.
Les principaux risques de transmission résident dans les microgouttelettes : le simple fait de parler et respirer génère des gouttelettes, dont les plus légères persistent dans l’air, en suspension. Elles sont donc susceptibles d’être respirées par d’autres sujets.
Quel impact de la crise de la Covid-19 sur les infections nosocomiales ?
Si les micro-organismes les plus fréquents dans la cause des IN étaient majoritairement l’Escherichia coli, le staphylocoque doré, l’aspergillus fumigatus, ou encore le streptocoque, depuis 2020, c’est désormais la Covid-19 qui est devenue la première infection nosocomiale dans les établissements de santé en France.
En juillet dernier, le magazine Hospimedia reportait ainsi que « plus de 60 000 personnes ont contracté le Covid-19 dans les établissements de santé français, alors que les autres infections nosocomiales se font plus discrètes depuis le début de la pandémie ».
Comment l’expliquer ? Comme le détaille Santé Publique France dans son bulletin du 19 novembre 2020, les infections sont très souvent dues au relâchement des gestes barrière, notamment le retrait du masque, que ce soit entre les hospitalisés et les médecins, de patient à patient (problème des chambres doubles notamment), par les proches, ou encore lors des pauses du personnel soignant. D’après SPF, ce dernier cas serait à l’origine de 20% des infections.
Il a de plus été prouvé, dans différentes études, que la transmission du SARS-CoV-2 s’effectue principalement par l’air, comme le souligne l’Organisation Mondiale de la Santé dans une note de juillet 2020 : « Les gouttelettes respiratoires ont un diamètre supérieur à 5-10 microns. En s’évaporant, certaines d’entre elles génèrent des aérosols microscopiques, au diamètre inférieur à 5 microns, qui restent en suspension en intérieur. »
Quelles conséquences économiques des infections nosocomiales ?
Les IN entraînent des conséquences financières, dues en particulier à l’allongement du séjour du patient à l’hôpital, mais également aux examens médicaux et aux soins liés à la surveillance et au traitement de la maladie.
Aujourd’hui, l’on dispose de très peu de données récentes relatives aux coûts supplémentaires induits par les infections nosocomiales en France. Ainsi, un rapport de l’OPEPS (Office Parlementaire d’Evaluation des Politiques de Santé) propose une analyse basée sur plusieurs études réalisées dans différents pays (étude réalisée antérieurement à la pandémie).
Les conclusions sont les suivantes : « En appliquant une fourchette de surcoût moyen de 3.500 à 8.000 euros par infection aux 750.000 infections nosocomiales annuelles, on atteint un montant de dépenses de 2,4 à 6 milliards d’euros. Ainsi, une diminution de 10 % du nombre d’infections conduirait à une économie de 240 à 600 millions. »
Comment prévenir les infections nosocomiales transmises par l’air dans les établissements de santé ?
Quelle obligation de surveillance dans les hôpitaux et cliniques ?
Depuis 1999, un réseau nommé RAISIN (Réseau d’Alerte, d’Investigation et de Surveillance des Infections Nosocomiales) est chargé de la surveillance des infections nosocomiales dans les établissements de santé français, publics comme privés.
A l’échelon des centres hospitaliers, ce sont les CLIN (Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales) qui déterminent des actions de prévention des infections nosocomiales, que doivent ensuite mettre en place les EOHH (Equipes Opérationnelles en Hygiène Hospitalière).
Purifier l’air pour réduire les risques de transmission aérienne des infections nosocomiales
Qu’il s’agisse des établissements de santé (hôpitaux, cliniques), du personnel, comme des patients eux-mêmes, l’hygiène est le maître-mot en ce qui concerne la prévention des infections nosocomiales.
Les patients, ainsi que leurs proches, sont en effet des sources potentielles de bactéries et virus. Il leur faut donc respecter certaines règles strictes telles que le port du masque, la désinfection des mains et la distanciation physique.
De plus, au sein même de l’établissement hospitalier, les équipes doivent porter une attention toute particulière à la propreté permanente des locaux, dont les surfaces, sans oublier l’hygiène de l’air intérieur, elle aussi primordiale dans la lutte contre les infections nosocomiales.
En effet, ces dernières étant largement transmissibles par aérosols, il est fortement recommandé d’équiper les chambres des patients et les zones communes et de passage (réception, salle d’attente, cafétéria, salle de pause du personnel, etc.) de purificateurs d’air professionnels à l’efficacité prouvée pour débarrasser de l’air intérieur virus, bactéries et micro-organismes et ainsi éviter au maximum les risques de contaminations croisées au sein de l’établissement.