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CO₂ dans les établissements de santé : un indicateur essentiel de la qualité de l’air intérieur et de la prévention des infections
Surveiller le dioxyde de carbone pour optimiser le renouvellement de l’air, limiter les contaminations aéroportées et protéger les patients les plus vulnérables
La qualité de l’air intérieur (QAI) est aujourd’hui un enjeu de santé publique majeur, en particulier dans les établissements de soins. Les patients immunodéprimés, les personnes âgées ou fragilisées, ainsi que les professionnels de santé, sont exposés à un risque accru en cas de mauvaise ventilation. Le dioxyde de carbone ou CO₂, produit naturellement par la respiration humaine, s’impose comme un indicateur simple mais puissant pour mesurer le confinement de l’air et l’efficacité de la ventilation. Un taux élevé de CO₂ signifie une accumulation d’air expiré, potentiellement chargé en agents pathogènes.
Dans les pièces très fréquentées comme les chambres doubles, les salles d’attente ou les bureaux de consultation, surveiller la concentration de CO₂ permet d’agir rapidement pour améliorer la qualité de l’air. En effet, des niveaux trop élevés favorisent la transmission de virus respiratoires comme la COVID-19, la grippe, le VRS ou encore la tuberculose.
Pour bien interpréter les données relevées, plusieurs seuils sont généralement retenus :
- 400 ppm : air extérieur standard
- < 800 ppm : bonne qualité de l’air, faible risque de contamination
- 800 à 1000 ppm : ventilation insuffisante à surveiller
- 1000 à 1300 ppm : niveau maximal toléré en établissements de santé selon la SF2H (Société Française d’Hygiène Hospitalière)
- > 1500 ppm : mauvaise qualité de l’air, risque accru de transmission et inconfort
Les recommandations de la SF2H publiées en 2024 insistent sur l’importance de maintenir une ventilation mécanique efficace dans toutes les pièces occupées afin de maintenir les taux de CO₂ sous les 800 ppm. L’utilisation de capteurs de CO₂ est fortement encouragée pour vérifier les performances des systèmes en place. En cas de dépassement des seuils, des actions correctives sont à envisager : aération régulière, réduction du nombre d’occupants, ou ajout de dispositifs de traitement de l’air.
Lorsqu’une ventilation suffisante ne peut être assurée, la SF2H recommande le recours à des purificateurs d’air mobiles équipés de filtres HEPA H13 minimum, capables de piéger les particules fines, virus et bactéries. Ces solutions s’intègrent dans une approche globale de maîtrise de la qualité de l’air intérieur.
Au-delà de l’aspect infectieux, le niveau de CO₂ influence aussi le confort et la performance du personnel soignant : un air trop chargé entraîne fatigue, troubles de l’attention et maux de tête. Mesurer le CO₂ en continu devient donc un levier à la fois sanitaire, organisationnel et réglementaire.
En intégrant la surveillance du CO₂ à une stratégie complète — ventilation conforme, purification d’air, bonnes pratiques d’aération — les établissements de santé se dotent d’un outil fiable pour sécuriser leurs espaces et renforcer la prévention des risques infectieux.