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Cartographie de la consommation internationale de drogues grâce à la plus grande étude sur les eaux usées au monde

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Des chercheurs de 41 institutions internationales ont publié leurs résultats après avoir analysé des échantillons d'eaux usées provenant de 60 millions de personnes entre 2011 et 2017

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Un projet de surveillance de la consommation de drogues illicites sur sept ans dans 37 pays au moyen d'échantillons d'eaux usées montre que la consommation de cocaïne a explosé en Europe en 2017 et que l'Australie avait un grave problème de méthamphétamine.

Dans un article publié le 23 octobre dans Addiction, des chercheurs de 41 institutions internationales ont publié leurs conclusions après avoir analysé des échantillons d'eaux usées provenant de 60 millions de personnes entre 2011 et 2017, la plus grande étude sur les eaux usées entreprise dans le monde.

Le chimiste de l'Université d'Australie-Méridionale, le Dr Richard Bade-l'un des principaux auteurs-dit qu'Adélaïde, Canberra et Toowoomba étaient les trois villes australiennes surveillées parmi 120 villes dans le monde.

En 2017, les eaux usées d'Adélaïde ont été surveillées pendant une semaine, révélant entre 507 et 659 milligrammes de méthamphétamine par 1000 personnes chaque jour. En revanche, Canberra et Toowoomba ont enregistré des niveaux compris entre 271 et 331 milligrammes de méthamphétamine.

Canberra et Toowoomba ont également fait l'objet d'une surveillance en 2014 et 2015, montrant une augmentation de 170 pour cent de la consommation de méthamphétamine dans les deux villes sur une période de trois ans. Adélaïde n'a été surveillée qu'une seule fois.

Historiquement, Adélaïde et Perth ont toujours eu les niveaux les plus élevés de méthamphétamine en Australie. Toutefois, depuis que les données contenues dans le présent document ont été recueillies, grâce à des campagnes ciblées soutenues, les autorités ont réussi à réduire de près de moitié le taux d'utilisation à Adélaïde.

Les chercheurs ont cartographié la consommation mondiale de quatre drogues illicites dans leur étude - l'amphétamine, la méthamphétamine (aussi appelée " glace "), l'ecstasy et la cocaïne - mais les trois premières années ont été limitées aux villes européennes tandis qu'à partir de 2014, les villes d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de Colombie, de Martinique, du Canada, des États-Unis, de Corée du Sud, et d'Israël étaient contrôlées.

Les résultats ont montré une tendance inquiétante de la consommation de drogues à travers le monde

De 2011 à 2017, les niveaux de cocaïne étaient les plus élevés à Londres, Bristol, Amsterdam, Zurich, Genève, Saint-Gall et Anvers, avec des niveaux entre 600-900 mg/1000 personnes par jour. Dans l'ensemble, l'usage de cocaïne a augmenté de près de 13 pour cent en cinq ans

C'est en Belgique, aux Pays-Bas et dans les pays d'Europe du Nord, y compris dans les villes suédoises et à Reykjavik en Islande, que les charges d'amphétamines étaient les plus élevées

La quantité de méthamphétamine (glace) excrétée en Australasie et en Amérique du Nord était énorme, dépassant de loin les niveaux de l'Europe de l'Est, qui à l'époque était encore considérée comme élevée avec des niveaux moyens supérieurs à 150 mg/1000 personnes par jour. Adélaïde, en revanche, a enregistré des niveaux supérieurs à 600 mg

Les Pays-Bas ont enregistré les plus fortes charges massives d'ecstasy au cours des sept années de l'étude, bien que des augmentations aient également été signalées dans des villes comme Helsinki, Oslo, Amsterdam, Bruxelles et Barcelone

Les villes où les niveaux globaux de drogue sont les plus élevés en Europe sont Anvers, Amsterdam, Zurich, Londres et Barcelone, tandis qu'à l'autre extrémité de l'échelle, les villes de Grèce, du Portugal, de Finlande, de Pologne et de Suède ont les taux les plus bas de consommation de drogue.

En dehors de l'Europe, Medellin (Colombie), Adélaïde et la ville américaine de Seattle ont toutes enregistré des niveaux de drogue relativement élevés, bien que les chiffres de Medellin soient principalement dus à la cocaïne alors qu'Adélaïde et Seattle ont des niveaux très élevés de méthamphétamine. L'étude a montré une augmentation de 85 pour cent des saisies de méthamphétamine en Europe entre 2012 et 2016, passant de 13 000 à 24 000. Les chiffres pour l'Australie ne sont pas disponibles.

Le Dr Bade, chimiste analytique à la Faculté de pharmacie et des sciences médicales de l'UniSA, affirme que la consommation de méthamphétamine est liée à plusieurs problèmes de santé, dont les troubles mentaux, la fréquence cardiaque élevée et la violence familiale.

"Il est important que nous déterminions l'ampleur du marché des drogues illicites afin que les pays puissent trouver le meilleur moyen de s'attaquer à une industrie de 100 milliards de dollars, qui contribue au fardeau mondial de la maladie et qui affecte le développement économique de nombreux pays ", dit-il.

L'Université d'Australie-Méridionale et l'Université du Queensland étaient les seules institutions australiennes impliquées dans l'étude, sous la direction du groupe SCORE (Sewage analysis CORe group Europe).