Filmer des opérations microscopiques avec un Smartphone

MicroREC, développé par le fabricant allemand Custom Surgical, est un système optique capable de fixer n'importe quel smartphone sur la plupart des microscopes du marché et de filmer différents types d'opérations microscopiques, y compris les chirurgies ophtalmiques.

Nous nous sommes entretenus avec le fondateur, Federico Acosta, pour en savoir plus sur cet appareil qui connaît un nombre croissant d'utilisateurs parmi les médecins, les chirurgiens et les praticiens, notamment dans le contexte de Covid-19 et de l'essor des cours en ligne.

MedicalExpo e-magazine : Comment fonctionne votre système ?

Federico Acosta : Dans le passé, les médecins devaient créer des systèmes encombrants composés de quelques appareils indépendants ou acheter des systèmes onéreux qui coûtaient très cher juste pour filmer une opération. Avec MicroREC, ce problème a été résolu. L'appareil peut être connecté à n'importe quel téléphone mobile grâce à l'application MicroREC, qui gère les images et les vidéos des procédures de microscopie capturées à l'aide du système optique MicroREC ClickNFit. Les composants et l'installation du MicroREC dépendent du fait qu'une personne possède ou non un séparateur de faisceau dans son microscope. Un diviseur de faisceau est un accessoire qui capture un faisceau de lumière et le dirige vers la caméra d'un smartphone. Nous avons récemment lancé un support universel pour smartphone qui permet aux médecins d'utiliser n'importe quel smartphone avec un MicroREC. Notre produit est compatible avec les modèles de microscopes Leica, Zeiss et bien d'autres. Tous les composants mécaniques sont imprimés en 3D, à l'aide de la technologie d'impression par frittage laser sélectif (SLS). Tous nos objectifs et composants optiques sont fabriqués ici en Allemagne et tout est assemblé ici en Bavière.

ME e-mag : À part filmer et enregistrer, quelles sont les caractéristiques et les fonctions du MicroREC ?

Federico Acosta : Le principal besoin auquel l'application répond est la possibilité de faire pivoter le flux de la caméra de 90 degrés. C'est très important car en microscopie, la vidéo ou la photo enregistrée sera tournée en fonction de la direction vers laquelle le téléphone est orienté. Or, aucune application sur le marché ne permettait de résoudre ce problème. En outre, l'application actuelle offre les mêmes fonctionnalités que n'importe quelle autre application ProCamera (contrôle des paramètres de l'appareil photo, galerie dédiée et partage). C'est ce que nous envisageons pour une application gratuite, car nous voulons donner à nos clients les meilleurs outils disponibles pour enregistrer des procédures avec la meilleure qualité possible. Cependant, nous travaillons sur une future version de l'application, dans laquelle nous ajouterons des fonctionnalités qui amélioreront les capacités de l'appareil (stockage sur le cloud) ou aideront les médecins dans leurs activités quotidiennes, en leur faisant gagner du temps et en améliorant les rapports (module de gestion des patients).

ME e-mag : Quelles sont les autres applications ou interventions chirurgicales possibles pour lesquelles le MicroREC peut être utilisé ?

Federico Acosta : Le MicroREC peut être utilisé pour tout type de microchirurgie où l'on utilise un microscope. Par exemple, nous avons un brillant exemple d'un dentiste lituanien qui utilise un MicroREC et souligne son importance pour lui. Aujourd'hui, nous avons reçu des messages d'un autre dentiste en Europe qui est enthousiaste à l'idée d'utiliser le MicroREC pour enregistrer des opérations chirurgicales qu'il partage ensuite avec ses étudiants lors de cours en ligne. Récemment, nous avons reçu la première preuve d'application en otorhinolaryngologie et de nombreux autres médecins semblent enthousiastes à l'idée d'utiliser MicroREC dans d'autres branches. Le MicroREC s'étend au-delà de l'ophtalmologie. L'essentiel ici réside dans les possibilités qu'offre MicroREC à des fins d'apprentissage, d'auto-amélioration, de télémédecine et d'autopromotion. Il n'existait pas de dispositif permettant aux chirurgiens d'encadrer une opération à distance, d'enregistrer et de partager une opération avec des étudiants ou simplement de mettre en valeur leurs compétences sur Instagram.

Nous pensons que la formation chirurgicale va changer pour de bon dans les années à venir. Les laboratoires humides ne se feront plus en personne. Grâce aux nouveaux outils de télémédecine accessibles, tout se fera à distance. C'est beaucoup plus logique puisque les chirurgiens peuvent s'entraîner avec leurs propres outils et dans leur propre environnement chirurgical. En même temps, les coûts liés au transport et à l'hébergement des chirurgiens dans les centres de formation sont trop élevés, il est donc logique, d'un point de vue commercial, de former les chirurgiens à distance. D'autre part, les plateformes de formation en réalité augmentée et les algorithmes d'intelligence artificielle permettront aux chirurgiens de se former seuls, sans l'aide constante d'autres spécialistes. Ces algorithmes guideront les spécialistes dans le positionnement de leurs outils, l'économie de mouvement et, enfin, le retour d'information objectif sur le résultat final de leur procédure en laboratoire.

ME e-mag : Quels sont les pays en développement qui peuvent actuellement utiliser le MicroREC ?

Federico Acosta : Nous avons des systèmes actuellement utilisés dans 38 pays différents, dont un en Afrique, 15 en Amérique latine et 5 en Asie qui utilisent MicroREC pour son faible prix et sa facilité d'utilisation. A titre d'exemple concret, MicroREC est actuellement utilisé par l'Université Oftalmo au Mexique comme outil pour former leurs étudiants à distance et vérifier leurs progrès. Chaque semaine, l'université met en place des laboratoires de formation en direct où les étudiants apprennent les bases de différentes procédures de chirurgie microscopique. Le reste de nos clients se trouvent en Europe.

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